Album photo et secrets

Façade solaire épisode 2, album photo et secrets

article initialement publié le 12/04/2014 sur le blog terra eco :

http://www.terraeco.net/facade-solaire-episode-2-album,54640.html

façade solaire épisode 2, album photo et secrets

1er février 2013, la façade d’origine. Les stores bannes qui protégeaient les baies vitrées en été sont déjà enlevés.

12 février, arrondis enlevés, pour simplifier la pose des vitrages.

18 février, pose de la première plaque d’isolant : laine de bois hydrofuge de 35 mm d’épaisseur. Normalement, elle ne doit jamais recevoir d’eau, protégée par les vitres. Mais en fait, le choix de l’hydrofuge a été béni plusieurs fois lors du chantier : elle n’a pas bronché malgré les averses ! Au bas, une lame de contreplaqué de 20mm assure une assise de pose bien droite. Ensuite elle permettra un passage de l’air un peu plus large pour une meilleure répartition de la ventilation sur la largeur de la façade.

avril , pose de l’isolant. Yves et Olivier, les bénévoles providentiels : un soutien matériel et moral fantastique ! un immense merci à eux.

Fin avril, l’isolant est en place. La fenêtre centrale de l’étage a été réduite, après moult hésitations et négociations : la chambre qui li correspondait avait en effet tendance à être trop chaude après les journées ensoleillées d’hiver !

juin, après un net ralentissement du chantier (dur de fabriquer un chauffage en été !), préparation des tuyaux de ventilation qui vont traverser les combles. Les tubes pour vmc en alu sont branchés sur le haut de la façade : ils sont aplatis pour faire l’épaisseur de l’installation et élargis pour garder une section équivalente au tube de 150mm d’origine.

Du ruban alu spécial cheminée enrobe « l’entonnoir ». le tube reste flexible, il faudra ensuite le courber à 90°. Avec le recul : cette solution est un mauvais choix !

passage des tuyaux dans les combles, « immergés » dans l’isolant existant (40 cm de laine de verre, je sais c’est pas le plus bio, mais c’est un débat sur lequel j’ai encore un point de vue atypique) les tuyaux sont quand même enroulés préalablement d’isolant réflectif.

eh oui, le toit est blanc… pourquoi ? la réponse est prévue dans un futur article de ce même blog. « le blog du farfelu » aurait peut être été un titre plus approprié…

la boite de connexion, dans les combles, regroupe les 3 tuyaux du haut de la façade pour repartir dans un seul tuyau vers l’échangeur dans le garage.

dans la foulée, l’enduit : deux couches de « décofond » (un enduit à base de chaux) teinté dans la masse, la première étant armée d’une couche de trame en fibre de lin. Le tout appliqué à la spatule, pour une modeste épaisseur totale de 2 à 3 mm. à l’œuvre Léa, qui s’autoproclame ma fille préférée (et aussi la seule, entre ses deux frères) et Olivier.

Quant à la finition, ce sont les mains délicates de Cathy qui nous ont donné la méthode pour effacer les coups de spatule : en effleurant l’enduit frais avec une éponge humide bien essorée.

dur, la maitrise de la couleur en dosant soi même les pigments ! avec un peu plus d’expérience et de rigueur la deuxième couche a été plus constante, mais l’astuce a été de faire coïncider raccords d’enduits et tasseaux de fixation des vitres. Ni vu ni connu !

Sans économiser son énergie, Yves creuse un passage pour l’arrivée d’air frais, qui passe par le vide sanitaire.

la base des étapes suivantes : les fenêtres de réforme entreposées chez un installateur de menuiseries de rénovation. la rencontre avec cet installateur, qui donnait ces fenêtres plutôt que choisir entre les transporter et payer pour leur recyclage et les transporter à la décharge sans rien payer, a été un des déclencheurs du projet. Ces vitres, une fois démontées et nettoyées, sont comme neuves. Ce filon a permis une très grosse économie d’énergie grise sur le poste qui aurait dû être le plus gourmand ; par contre, question énergie humaine de préparation des matériaux, c’est plutôt l’inverse… si cette solution où « tout est à faire » est à réserver à quelques forcenés de ma trempe, j’espère que donner un débouché à ces fenêtres pourra un jour faire naître un job de récupérateurs de vitrages, comme il y a des ferrailleurs ou des casses auto !

ensuite, pose des tasseaux. Ce sont des barres de section simplement rectangulaire taillés dans les encadrements de bois exotique des fenêtres de récup.

1, percement en biais pour ne pas éclater la maçonnerie, en bord de fenêtre.

2, pose de cales pour compenser les irrégularités du mur.

3, vérification que le tasseau est bien droit.

4, jointoiement au silicone entre enduit et tasseau. le silicone est censé résister à la chaleur, il est aussi censé être A+ question émissions de solvants : vu l’odeur en fonctionnement, il semble qu’il y ait du travail à faire dans le choix de ces colles.

une petite astuce qui fait gagner beaucoup de temps et de précision dans le travail : pré assembler les tasseaux en atelier !

raccordement des tuyaux sur le haut de la façade. très très long à réaliser ainsi ! une « boite à raccorder » aurait été beaucoup plus simple et serait même réalisable industriellement.

le thermostat destiné à couper les pompes de circulation si l’air n’est pas assez chaud. C’est un thermostat de four, il en existe des similaires récupérables sur des convecteurs. attention, il faut qu’il puisse marcher « à l’envers » c’est à dire couper quand c’est trop froid : sur un four il coupe quand c’est trop chaud.

positionnement des capteurs de température en haut de la façade.

décembre, pose des premières vitres.

le dispositif pour monter les vitres hautes et lourdes.

les « positionneurs » bien pratiques pour caler la vitre, surtout quand on est en hauteur ! il y a aussi des cales (2 mm) pour écarter la vitre du tasseau, pour que la colle puisse se glisser dessous et laisser un peu d’élasticité au collage. Vu les écarts de température qu’il devrait y avoir, mieux vaut être prévoyant.

« le taquet pivotant » permet de poser la vitre et de la maintenir aussitôt, en faisant tourner d’un quart de tour ce petit bout de bois. Ainsi, d’une main on stabilise les vitres les plus lourdes.

8 janvier 2014, Léa pose la dernière vitre.

le cordon de silicone assure collage et étanchéité.

Entre les vitres superposées, un intervalle horizontal de 3 mm est prévu. Avec un pistolet applicateur de silicone électrique, sur batterie, une découpe un peu spéciale de l’embout, et un bon tour de main, les derniers joints horizontaux ont été rapides à faire et très propres.

oups ! propres… à condition de ne pas toucher le mastic frais ! dans ce cas, les mini spatules en élastomère permettent de récupérer bien des situations critiques.

phase finale, assemblage de l’échangeur qui va transformer l’air chaud en eau chaude qui va circuler dans le plancher chauffant. cet échangeur circulaire est récupéré sur un climatiseur réformé. Cela peut paraitre compliqué comme dispositif (et ça l’est…) mais finalement la « moindre » clim, la « moindre » chaudière fait appel à des dispositifs bien plus complexes ! la différence est qu’il « n’y a qu’a » aller dans le magasin et les acheter. Un jour peut être, on achètera un échangeur pour façade solaire ?

l’échangeur est fermé dans une boite, elle même mise dans une autre boite…

« l’usine à gaz » finale, connectée à l’air de la façade par le tuyau vmc alu de 150mm, et au plancher chauffant par les tuyaux verts (tuyaux d’arrosage… qui sont souples donc faciles à connecter, et la boite peut être déplacée facilement) on distingue la pompe de circulation d’eau, Laing ecocirc vario, 12 volts. pour l’instant c’est connecté au réseau 230 v, mais il est prévu de le connecter à des panneaux solaires. s’il y a un dispositif qui peut fonctionner au photovoltaïque, c’est bien celui ci, non ? il ne fonctionne que quand il y a du soleil !

4 février, pile un an après le début des travaux, après une phase où mon chauffage personnel a été assuré par les sueurs froides causées par une prise d’air qui plombait les résultats, le tout fonctionne correctement, automatiquement, et… généreusement.

Une année de chantier, qui a occupé une grande partie de mon temps libre : de quoi dégoûter beaucoup d’éventuels amateurs de se lancer dans une telle aventure. Mais est-ce si long parce que c’est si compliqué ? imaginez que vous devez vous fabriquer vos fenêtres de a à z, parce que personne n’est capable de le faire à votre place : cela risque d’être encore bien plus long et délicat !

Ce qui parait simple dans nos objets ne l’est que parce qu’ils sont industrialisés.

Presque tout ce dispositif peut être préfabriqué sur mesure en atelier, la pose peut être aussi rapide que pour des menuiseries, et s’il est intégré à une construction neuve, bien des opérations seraient grandement facilitées, comme par exemple le passage des conduits d’air.

Et se chauffer au soleil, sans brûler quoi que ce soit, n’a pas de raison d’être une solution plus chère que les autres.