quelques points à considérer avant de dire que le tram est écologique

Les transports en commun, ça a potentiellement des atouts écologiques par rapport au transport individuel, et de toutes façons c’est une nécessité sociale.

Un tram, c’est spacieux, confortable, pratique, prioritaire, valorisant… voici pourtant quelques points à envisager avant de dire que c’est écologique :

 

1- Un tramway plein est un petit progrès sur l’auto, un tramway vide est un désastre.

De la même façon qu’une voiture est moins pire en covoiturage, un tram est plus ou moins intéressant en fonction de son taux de remplissage. La notion de poids mort par passager évalue cette efficacité écologique :

Quand un tram est bondé, c’est comme si chacun avait 130 kilos à déplacer.

Si vous êtes seul dedans, vous déplacez quarante tonnes ! À moins de 30 personnes dans une rame de tram (moins d’un siège sur deux est occupé), il est plus écologique que chacun se déplace seul en voiture… des unités plus petites, plus fréquentes aux heures de pointe, apporteraient un meilleur service, avec une bien meilleure efficacité écologique.

 

2- le coût écologique d’une voie ferrée ne se rentabilise jamais.

Les rails sont censés faire gagner des frottements. On sait faire des véhicules qui consomment 1 litre d’essence pour 3000 kilomètres, sur des pneus. La vraie économie d’énergie est dans l’allègement des véhicules.

L’énergie grise nécessaire à la création d’une ligne de tram, c’est environ l’énergie qu’il faut pour déplacer le tram pendant vingt ans. (détail des calculs ici)

Et des véhicules optimisés pour leur poids et leur taux de remplissage pourraient, avec cette énergie, se déplacer pendant 50 à 100 ans !

 

3- Le transport électrique prolonge notre dépendance au nucléaire.

Convertir la mobilité à l’ électrique, sur rails ou sur pneus, est créer un besoin supplémentaire en électricité. Augmenter nos besoins en électricité avant de l’avoir convertie au renouvelable, c’est signer pour une prolongation supplémentaire des centrales actuelles. Le problème du nucléaire est à la fois très complexe et très simple : nos centrales ont entre 30 et 40 ans d’âge, et ont été prévues pour durer 30 ans. Nous avançons comme des escargots dans la transition, alors que plus tôt on les arrêtera, et moins on aura de risque qu’un « gros pépin » nous oblige à le faire dans l’urgence.

4- Malgré sa motorisation électrique, le tram émet autant de micro-particules que les voitures qu’il remplace.

Incroyable ? non, tout simple. Les roues en métal du tram s’usent, et émettent des micro particules. Entre les mesures faites dans les zones réservées au tram et celles faites prés des voies rapides, il n’y a pas de différence de quantité de micro-particules. (références ici)

Bref : les rails, ça coûte un bras, c’est une énergie grise phénoménale, ça fait du bruit pour les riverains, et ça remplace les émissions des voitures question pollution.

Pas de solution ? bien sûr que si, et même bien mieux pour bien moins cher !

Des véhicules:

– réellement optimisés pour le « poids mort par passager » à la fois plus écologiques et plus économiques à réaliser ;

– en petites unités qui seraient plus fréquentes aux heures de pointe et dans les tronçons les plus fréquentés, ce qui améliorerait à la fois le taux de remplissage et la fréquence de passage, donc le service pour les usagers et… l’emploi, en embauchant des chauffeurs ;

– qui seraient prioritaires (pas besoin de rails pour ça!), avec accès handicapés, porte vélos extérieurs…

– qui seraient confortables (on sait le faire avec les voitures), et pourquoi pas pendulaires (qui contrebalancent la force centrifuge dans les virages, on l’a fait pour des trains) ;

– sur des pneus, donc sans aménagement coûteux de voirie, et qui pourraient aller partout… ce qui n’est pas le cas du tram !

– et surtout : une mobilité électrique sur caténaires, dont l’ossature supporterait des panneaux solaires. les voies seraient ainsi couvertes de panneaux solaires. Au lieu de rajouter de la consommation d’électricité, ces « petits trams sur pneus »  seraient réellement écologiques,  autonomes voire positifs en énergie.